Changement

Dans la maquette de l’internat de médecine générale, on change tous les 6 mois de stage, pour aller un peu partout dans les Midi-Pyrénées.
Moi et les changements, on n’a jamais été copains, je me souviens de mes larmes à chaque fin d’année. Je suis une nostalgique, la Cancer que je suis se cramponne à ce(ux) qu’elle aime comme un crabe sur son rocher
Avant de décoller pour l’Amérique du Sud, j’ai eu un pincement au cœur pour tout ce que je n’allais pas faire cet été là, en France. Je n’irais pas chercher les tomates gorgées de soleil dans le jardin de mon papa, je n’irai pas au marché (j’adore les marchés!), etc… Mais je suis partie quand même et j’ai vécu quelque chose d’incroyable. Depuis, j’essaye de ne plus regarder en arrière, de ne plus parler en « et si… » et de ne pas réfléchir en ce que je ne ferai plus, mais plutôt à tout ce qui m’attend de nouveau
Bon, ok, ça ne m’a pas empêché, au bout de 3 mois de stage, de supplier pour ne pas changer (mais en même temps, 3 mois quoi, c’est trop rapide ! :o) .
Au bout de 6 mois, je suis prête. Alors oui, en rendant les clés du bureau, en serrant l’équipe dans mes bras, j’avais une boule dans la gorge et les yeux qui piquaient.
Mais je les reverrai, et j’emporte avec moi une tonne de souvenirs géniaux. Ce stage m’a rendue tellement tellement plus riche !
J’ai aimé mes patients fort, fort, fort. J’ai aimé leurs conversations sans queue ni tête qu’eux seuls pouvaient comprendre. J’ai aimé leurs blagues, j’ai aimé la douceur qu’il faut posséder, j’ai aimé me moquer gentiment d’eux, j’ai aimé les serrer dans mes bras, les réconforter quand ils pleuraient, dévier la conversation quand ils déliraient.
J’ai aimé connaître leur histoire, leurs familles, et me rendre compte que chacun, même « absent », était unique.
J’ai aimé mes collègues, fort fort fort. J’ai aimé les retrouver chaque matin, j’ai aimé parler de tout sauf de médecine la plupart du temps, j’ai aimé leurs différences. J’ai aimé leur patience et leur courage de faire ce métier, car, quand moi je peux fermer la porte du bureau pour dicter mes courriers, eux doivent rester dans un service qui part parfois en cacahuète.
J’ai aimé mon Petit Chef, pour son amour des patients, pour sa réserve, pour son envie de bien faire, et sa fragilité. (enfin, ceci est mon interprétation personnelle!)
J’ai aimé mon Grand Chef, pour sa proximité, pour son énergie, pour son humour.
J’ai aimé la variété. Les consultations, l’équipe mobile de gériatrie, les gardes. Rencontrer des gens nouveaux, tout le temps.
J’ai aimé nos battle de cuisine. J’ai aimé que mon Grand Chef ne me parle que de cuisine une fois qu’il a su pour mon blog.
Bref, j’ai aimé mon stage, j’y suis allée chaque jour avec le sourire, avec le cœur en joie. Mais je pars sans chagrin pour mon prochain stage, car c’est une nouvelle expérience avec encore des tas de nouveaux amis en devenir
Et je dis merci à la vie de m’avoir donné un métier que j’adore, de mettre sur ma route des gens géniaux, et puisse cela continuer longtemps !
Sabine
J aime tout simplement ton article, c est tellement toi. Et profite de chaque instant mon cœur. Il est vrai que tu as une chance inouïe de faire un si joli métier ( et cela t a demandé beaucoup de travail mais ça le valait bien….) Fiere de ma progéniture si grande et si petite à la fois.
Alison
Merci maman pour ce joli commentaire









Nade
Bonjour Alison ,
Je trouve très émouvant la façon dont tu parles de ta vie, de ton métier …
J’en ai les larmes aux yeux !
Les gens qui croiseront ta route ont beaucoup de chance, tu feras un médecin merveilleux ! (Moi-même, j’aime tellement mon médecin, une femme géniale d’humanité, que je me tape 3 h de route pour aller la consulter depuis mon déménagement)
J’ai eu aussi la chance d’avoir un métier passionnant, j’étais enseignante en maternelle avec des enfants de 2/3 ans, et je me souviens de mes déchirements en fin d’année quand je devais les quitter !
Je te souhaite un chouette stage (tu nous en parleras, hein ?) et plein de nouvelles idées de recettes pour ton blog !
Merci
Nade
Alison
Merci Nade pour ton commentaire qui est super touchant



















Instit est également un métier passionnant, pouvoir transmettre, participer à la construction de tant d’êtres en devenir… Avec leurs personnalités, leurs parents, leur histoire….
Et bien sûr que je vous dirai pour Castres!
Bisous Nade
Fantin
Article émouvant …





Je ne vais pas m’étaler sur ce commentaire car je risquerai de me faire gronder, mais Alison une chose est sûre, tu forces le respect et c’est admirable !
Je te souhaite à nouveau d’être la plus heureuse des femmes dans ton prochain service.
Bonne continuation,
Fantin
Alison
Merci petit (grand) fan n°1!













Que dieu t’entende
Bisous!
Lou
Tous ces stages sont très formateurs, et le fait d’avoir fait de la gériatrie sera sans aucun doute un atout majeur pour tes stages à venir . Dans chaque service où tu passeras, tu seras à même d’appréhender la population vieillissante et ses pathologies et tu porteras un regard bienveillant sur ces hommes et ces femmes qui approchent du terme de leur vie et qui sont parfois négligés par certains !
Bonne route pour les 6 mois à venir ! j’espère que tu seras bien accueillie et que tu te plairas !
Bises
Alison
Oui c’était très formateur d’appréhender les personnes âgées, non celles en pleine forme, mais celles avec il faut être patient, humain.









Pour l’instant mon stage commence bien
Bisous!
virginie moreau
Il y a eu un souci et mon message n’est pas passé !!!!!!!! Je disais que moi non plus je n’aimais pas les changement alors que ceux-là font souvent du bien.
Moi je ne suis pas très bien en ce moment, je suis en train de perdre une amie d’enfance d’un cancer et c’est très très dure !!!!!!!!! je vais à l’hôptital de jour ( un centre spécial pour mère-enfant à Vinatier ) et çà me fait du bien d’être prise en charge !!!!!!!!! bisous !!!!!!!!!!!
Alison
Oh ma pauvre Virginie, c’est super dur

Te connaissant tu dois beaucoup t’impliquer, elle a de la chance d’avoir une amie comme toi.
Et tant mieux si tu as pu trouver des gens qui te soulagent.
Gros bisous ma belle!
Méli
Très belle réflexion, c’est émouvant.
Alison
Oh merci Méline









J’ai la chance incroyable de faire un métier qui me plait même quand c’est la nuit, même quand les patients râlent… 








