La cuisine équatorienne

Voici une copie de l’article que j’ai réalisé pour le magazine “wall street international” (c’est la classe non? ;) ) http://wsimag.com/fr/gastronomie/10567-deux-semaines-en-equateur. Celles qui ont des blogs et à qui j’ai laissé des messages désespérés pour avoir des colis alimentaires doivent déjà s’en douter : c’était pas la joie ;)

Je vous laisse découvrir ça par vous-mêmes :) :

Quand j’ai décidé de partir en Equateur, je n’avais aucune idée de ce que j’allais y manger. Les seuls restaurants latino que j’avais croisés en France étaient des restaurants mexicains ou argentins, mais équatoriens, point.

Et après mes 2 semaines ici, je comprends mieux pourquoi. (rire)

Mais même si mes amis voyageurs du monde entier et moi-même avons trouvé cette cuisine assez répétitive et simple, elle est régie par des codes et des traditions, avec une identité propre, et loin de m’ériger experte en 2 semaines, je voudrais partager mes observations avec vous.

Règle numéro 1 : les repas sont principalement constitués de riz et de soupe.

Règle n°2: il n’y a pas d’heure pour manger. On mange un peu ce qu’on veut, quand on veut.

Règle n°3 : le jus de fruit est omniprésent, très sucré (et coupé à l’eau?)

Leur petit déjeuner se nomme desayuno, et peut être “américain” (je pense que c’est plutôt pour les touristes) avec du pain de mie et des oeufs ainsi qu’un jus de fruits ; ou typique avec un bon ragoût de bon matin, miam miam (le seul choix si vous êtes à l’étage restaurants du marché). J’ai aussi vu des salades de fruits, avec du yaourt et du granola.

Leur “almuerzo” du midi et “merienda” du soir sont des menus bons marchés (de 1,5 à 3 dollars) à choix unique qui comportent tous : une soupe en entrée, de la viande (si peu, difficile pour moi) avec du riz et un autre accompagnement en plat, et le traditionnel jus de fruit.

Il y a des variations dans cette répétition: la sorte (porc, poisson, poulet (j’ai même eu du poulet au coca!), boeuf) et la quantité de viande (de ridicule à correcte) ; les accompagnements en plus du riz (bananes plantains, haricots blancs, lentilles, macédoine, salade, frites, presque tout se fait, enfin généralement ça reste un deuxième féculent, je n’ai jamais vu de légumes autres que quelques feuilles de salade), le fruit à la base du jus. Pas d’assaisonnement, pas de beurre dans le riz, pas de sauce, hormis la toujours présente “aji”, sauce pimentée faite maison.

En y mettant le prix et prenant un plat à la carte, vous aurez…. Plus de riz, et accomodé siouplait’ ! Chaulafan, arroz con pollo, autant de mots pour désigner des riz arrangés.

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On peut aussi parfois trouver des ceviches, mais si j’imaginais plutôt du poisson avec un peu de marinade, dans les faits c’est plutôt une soupe. Celui aux crevettes m’a été servi avec du maïs grillé, accompagnement qui revient très souvent et qui est ma fois fameux dans du salé.

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Pas de dessert dans le menu. Il existe cependant de nombreuses panaderias (boulangeries) et pastelarias (pâtisseries) qui débordent pour l’une de petits pains et pour l’autre de biscuits (palmiers, sablés…) sentant bons, ayant l’air bons… mais qui déçoivent. Ils n’utilisent jamais de beurre et tout se révèle (vraiment) sec (je sais que vous aurez du mal à me croire en voyant les photos si appétissantes).

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De plus, ils ont une drôle de conception de garniture. Un pain au fromage recèlera environ 1% de fromage (photo à l’appui). Pour ce qui est de leur pain au chocolat, j’ai trouvé dedans des petites billes fluo bleues et vertes, comme si on avait fait fondre des smarties – et ça expliquerait le goût et la consistance pâteuse-poudreuse.

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Pour le côté street food, c’est une vraie institution. Les différents en-cas disponibles se succèdent à des horaires bien précises sur les roulottes des innombrables marchands ambulants. Pour les vrais snacks qui tiennent au corps, place au maïs :

Quimbolito (petits gâteaux à base de farine de maïs cuits à la vapeur, au goût de madeleine)

Tamales : papillotes faites à base de farine de maïs ou de maïs moulu, additionnées d’une garniture salée ou sucrée, le tout cuit à la vapeur dans une feuille (d’épi de maïs, de bananier…)

Humitas, très proches des tamales, la garniture en moins (et toujours cuite dans une feuille d’épi de maïs? J’ai fait des recherches mais il y a tellement de variantes selon les pays, il ne semble pas y avoir de loi universelle)

Tortilla de choclo : crêpe épaisse à base de maïs

Bolon de verde : halte au maïs, ici nous avons des boules de bananes plantains frites, dans lesquelles on peut trouver du porc, fromage… ça j’ai aimé ! (car je dois avouer que bien qu’aimant le maïs, je n’ai pas du tout accroché avec les tamales, humitas et tortilla de choclo, je leur ai trouvé un goût super fort, comme anisé)

Couverture

Mais on peut trouver à peu près tout ce qu’on veut parmi les vendeurs ambulants : bonbons, paquets de biscuits, glaces (un tas de glace dans lequel sont plantés des cônes, je me demande comment ça ne fond pas), des chips de bananes plantains sucrées ou salées, des bananes plantains rôties, des brouettes de fraises…

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Je voudrais nuancer cet article : je ne veux pas du tout faire ma chauvine. J’aurais adoré adorer la cuisine équatorienne, j’ai d’ailleurs culpabilisé et j’ai continué d’acheter toutes les spécialités que je croisais , quitte à ne pas aimer mais ne voulant pas regretter plus tard (et pensant à vous pour cet article). Je dois juste avouer avoir eu peu de coups de coeur, 0 adresse restaurant à retenir (en y mangeang tous les midis), et que mon avis est partagé par toutes les nationalités de voyageurs que j’ai croisés.

Cependant, je dois avouer que ce côté répétitif a quelque chose de rassurant, et finalement au lieu de m’en lasser, je me suis prise au jeu du riz (je me sens toute bizarre si je n’ai pas ma portion du midi, et je la finis sans problème. Une amie connait des amies qui se sont accommodées à d’énormes portions de riz et doivent s’en cuisiner maintenant en France. Il doit y avoir une sorte de drogue dedans, ça peut être un sujet de thèse intéressant (rires bis)).

Et pour rattraper tout ça, il y a les batidos, mélange de lait et fruits préparé au blender (il y a des boutiques de jus de fruits et batidos partout, avec un choix infini de saveurs, des plus simples au plus étranges à l’avocat ou la carotte. Et des blenders disponibles dans la plupart des auberges de jeunesse avec cuisine) ; les empanadas, ici frits comme des beignets, archi gras mais succulents ; et les fruits exotiques, raaah… Mais ça, ce sera pour une prochaine fois…

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